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L’utilité de l’indice de pression systolique à l’orteil (IPSO) pour le diagnostic de l’AOMI


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Les facteurs de risque de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) ont de nombreuses conséquences qui ne se limitent pas uniquement au bien-être du patient, mais peuvent également interférer ou même faire obstacle à un diagnostic opportun de complications. Nous faisons référence à des pathologies telles que le diabète, qui a un rôle directe sur  la sévérité et la progression de l’AOMI. Les pathologies impliquées dans le processus de médiacalcose entraînent la présence d’artères incompressibles. Cela entraine des  difficultés pour le diagnostic de l’AOMI par le biais des méthodes classiques.

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Dans ce blog, vous en apprendrez davantage sur :

Pourquoi utiliser l’indice de pression systolique à l’orteil (IPsO) pour le diagnostic de l’AOMI ?

Il existe plusieurs méthodes pour le diagnostic de l’AOMI, qui diffèrent en termes de précision, de fiabilité et de coût. Cependant, aucune ne s’avère aussi pratique et économique que la mesure automatique de l’IPS (123). C’est un diagnsotic pratique car non-invasif et opérateur indépendant. C’est un diagnostic économique car il prend peut de temps et peut être réalisé avec des équipement peu couteux  lorsqu’il est est réalisé avec un appareil oscillométrique-pléthysmographique (456). Toutefois, la méthode présente un défaut majeur, qui apparaît dans des situations spécifiques : elle ne permet pas le diagnostic chez les patients atteints d’artères incompressibles.

Nous utilisons l’expression « artères incompressible » (calcifiées ou rigides) pour désigner les artères touchées par une médiacalcose artérielle (également connue sous le nom de sclérose de Mönckeberg) (7). Ces artères nécessitent des pressions de brassard plus élevées pour parvenir à une mesure de tension.  Cela  se traduit par des résultats faussés de l’IPS, un cas particulièrement courant chez les patients atteints de diabète, d’insuffisance rénale et de polyarthrite rhumatoïde (891011).

Une valeur élevée d’IPS (≥ 1,30 ou 1,40) présente une valeur diagnostique limitée, indicative d’un risque accru d’infarctus du myocarde (IDM), mais ne fournit aucune information concernant la potentielle présence d’une AOMI chez le patient, ou de sa sévérité (12). Fort heureusement, les artères des orteils sont rarement affectées par la calcification, ce qui les rend adaptées à la mesure de la pression artérielle (13). Toutefois, dans ce cas de figure, la mesure est appelée indice de pression systolique à l’orteil (IPSO).

Quelles sont les différences entre l’indice de pression systolique (IPS) et l’indice de pression systolique à l’orteil (IPSO) ?

En dehors de l’appellation ainsi que de l’emplacement où la pression artérielle est mesurée, les différences les plus notables entre ces deux méthodes de diagnostic reposent dans l’équipement utilisé ainsi que dans les valeurs numériques que renvoient les mesures. Les brassards de pression sont considérablement plus petits et sont équipés d’un capteur photopléthysmographique supplémentaire pour détecter les modifications du volume sanguin. Les valeurs numériques sont également plus faibles que pour un IPS : elles se situent généralement entre 0,7 et plus pour les individus sains, tandis qu’un IPSO inférieur à 0,70 indique généralement la présence d’une AOMI (14). Cependant, il existe des similitudes avec l’IPS en ce qui concerne l’association de valeurs de l’IPSO plus faibles avec la santé cardiovasculaire et globale.

Des études ont mis en évidence qu’un faible score de l’IPSO est associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires  récurrentes, ainsi qu’à la progression de la néphropathie diabétique chez les patients atteints de diabète de type 2. De plus, un tel score comporte une valeur utile et prédictive de mortalité chez les patients dialysés (1516, 17). L’IPSO se révèle en général particulièrement adapté au diagnostic de l’AOMI chez les patients atteints d’insuffisance rénale terminale (IRT) (18). Nombre de ces patients sont également confrontés à une ulcération douloureuse (pour laquelle la mesure de l’IPS est contre-indiquée), tout comme ceux souffrant d’autres pathologies telles que le diabète, un trouble qui présente de nombreuses complications sévères comme la gangrène diabétique (19). Son traitement s’avère particulièrement difficile, notamment si le patient souffre également d’une AOMI sous-jacente. Il peut être difficile de concevoir une prise en charge adapté pour ces patients, mais l’utilisation de l’IPSO peut faciliter les choses.

L’indice de pression systolique à l’orteil (IPSO) peut-il aider à la prise en charge de la gangrène diabétique ?

L’association de l’AOMI avec le diabète et leur synergie mutuellement destructrice ont fait l’objet d’études approfondies et il est inutile de les présenter davantage. Toutefois, peu d’études se sont intéressées à l’utilité de méthodes diagnostiques économiques pour l’AOMI, telles que l’IPS et l’IPSO, dans la conception et l’orientation de régimes de traitement de complications diabétiques comme la gangrène. L’une de ces rares études a été menée en Corée sur 15 patients (12 hommes et 3 femmes, pour un total de 30 membres) atteints de gangrène diabétique ou de claudication intermittente, pour déterminer l’utilité de l’IPSO dans l’évaluation de l’AOMI chez les patients concernés (20).

Les chercheurs ont découvert que l’IPSO présentait une méthode de premier choix pour évaluer les troubles de la perfusion des membres inférieurs, et que celle-ci était plus performante que l’IPS. En outre, les chercheurs ont pu déterminer la présence d’une AOMI chez certains patients présentant pourtant un score IPS normal, mais un IPSO faible, grâce à une angiographie (20). Si l’IPSO n’avait pas été mesuré, ces patients auraient pu être classés dans la catégorie sans AOMI et n’auraient pas bénéficié d’un traitement adapté. Sur les huit patients concernés, deux ont dû subir une greffe de peau, une révision de la plaie a été effectuée chez l’un d’entre eux, tandis que le reste a dû être amputé d’une, voire de deux articulations (20).

Un score IPS normal n’est donc pas le meilleur indicateur de l’AOMI, notamment chez les patients susceptibles de présenter des artères incompressibles. La mesure devrait être suivie par une évaluation de l’IPSO afin de confirmer ou d’infirmer tout soupçon, ou le patient devrait être orienté vers un spécialiste vasculaire pour bénéficier de diagnostics supplémentaires. Les mesures consécutives de l’IPS et de l’IPSO comportent également d’autres avantages, comme l’ont remarqué les chercheurs. Ils ont développé un algorithme de traitement qui permet une détection plus rapide de l’AOMI chez les patients atteints de gangrène diabétique.

Dans un premier temps, l’IPS du patient est mesuré, puis, si le score est inférieur à 0,9, le patient est orienté vers un spécialiste vasculaire pour recevoir un traitement. Si le score de l’IPS est compris entre 0,9 et 1,3 (valeurs normales) ou supérieur à 1,3 (artères incompressibles), une mesure de l’IPSO est réalisée. Un IPSO supérieur ou égal à 0,6 indique une absence relative de problèmes de perfusion, et que le patient nécessite uniquement la prise en charge de ses plaies. En revanche, un IPSO inférieur à 0,6 nécessite le recours dans un premier temps à une angioplastie avant de prendre en charge les plaies.

L’IPSO constitue la seule alternative à l’IPS en termes de rapport coût-efficacité, et il se révèle très pratique chez les patients souffrant d’artères incompressibles. La mesure présente des applications qui vont au-delà du diagnostic de l’AOMI.


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